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Loire-Atlantique : le bâtiment, un secteur sous tension
Publié le 14/02/2022 dans Revues de presse
Deux entreprises témoignent leurs difficultés à recruter, pointant du doigt la faible valorisation des métiers du bâtiment, malgré quelques éclaircies récentes.
Deux entreprises témoignent leurs difficultés à recruter, pointant du doigt la faible valorisation des métiers du bâtiment, malgré quelques éclaircies récentes.
Pour faire face à la pénurie, une formation de couvreur ouvre en septembre à Saint-Brevin les Pins. ©Florence Barreau/Macoretz
« Nous sommes inquiets pour l’avenir, et surtout pour l’avenir de notre métier. » Vanessa Athelé, co-gérante de l’entreprise Athelé couverture zinguerie, basée à Saint-Père-en-Retz, affiche un ton assez grave.
Si elle devait donner une note pour évaluer les difficultés à recruter, elle se situerait « environ à huit sur dix ».
« On a tout le temps des offres d’emploi vacantes, comme c’est le cas dans l’ensemble du secteur de la couverture et du bâtiment. Nous sommes une équipe de six personnes, mais on pourrait être dix, voire même plus. »
Pénurie d’apprentis
Constat similaire chez Macoretz Scop, mastodonte local du BTP, dont les quartiers se situent également à Saint-Père-en-Retz.
« Dans l’immédiat, on propose neuf postes en CDI. On est en recherche quasiment constante d’employés en maçonnerie, carrelage, électricité ou couverture, explique le PDG, Xavier Lebot. On collabore avec une consultante pour étudier l’attractivité de l’entreprise, on se questionne régulièrement sur la qualité de vie au travail et sur la pertinence de notre organisation. On essaie d’améliorer la situation sur le long terme, à la fois pour les salariés en place et pour les nouveaux arrivants. »
Contrairement à d’autres secteurs, les deux entreprises n’attribuent nullement leurs tourments à la crise sanitaire. Le problème est plus ancien, à savoir une très grande baisse du nombre d’apprentis lors des deux dernières décennies, malgré un rebond récent.
« Les professions manuelles n’ont pas été assez valorisées, au point qu’un grand nombre de personnes n’ont jamais entendu parler du métier de couvreur, peste Vanessa Athelé. Le plus souvent, des jeunes en difficulté sont envoyés dans nos filières et ne s’y épanouissent pas. Il faut arrêter de raisonner ainsi. »
Formation de couvreur
Athelé couverture zinguerie et Macoretz Scop se sont d’ailleurs récemment rapprochées du BTP CFA de Saint-Brevin-les-Pins, pour demander l’ouverture d’une section couverture. Celle-ci verra le jour en septembre.
« On veut continuer à renforcer notre capacité d’accueil et de formation », souligne Xavier Lebot, qui compte déjà 28 apprentis dans ses rangs.
« On propose déjà des stages de quelques jours ou quelques semaines, qui pourront ensuite déboucher sur un apprentissage », annonce Vanessa Athelé.
Reconversion
Pour garnir leurs effectifs, les entreprises ont également recours à d’autres profils.
Xavier Lebot cite notamment le cas d’un « ancien professeur des écoles en région parisienne, âgé d’une quarantaine d’années, qui a engagé un changement de carrière pour devenir dessinateur en bâtiment ».
Plusieurs membres de la société ont suivi une formation pour pouvoir eux-mêmes former à leur tour ces personnes en reconversion, dont l’enseignement complet peut s’étaler sur plusieurs années.
Dans ce contexte compliqué, les professionnels continuent d’attendre des jours meilleurs.
« Le pays de Retz et la côte de Jade ne connaissent pas la crise, appuie Vanessa Athelé. Il faut s’intéresser à nos métiers de l’artisanat : la demande et le travail ne manquent pas. »
14/02/2022
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