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Ces salariés ont racheté l'entreprise à leurs patrons

Publié le 05/04/2022 dans Revues de presse

Depuis le 1er avril, dix salariés de l’entreprise de maçonnerie EMBI basée à Fontenay-le-Comte en Vendée, ont racheté leur boîte. Tout en restant salariés, ils deviennent propriétaires.  

Depuis le 1er avril, dix salariés de l’entreprise de maçonnerie EMBI basée à Fontenay-le-Comte en Vendée, ont racheté leur boîte. Tout en restant salariés, ils deviennent propriétaires.

 

Jusqu’alors, Laurence et Thierry Martineau (à gauche) étaient les patrons d’EMBI, à Fontenay-le-Comte (Vendée). Ils ont décidé de vendre leur entreprise à leurs employés et aujourd’hui, ils font partie des dix salariés-associés de la Scop. | EMBI

 

Etre salariés et patrons ? Ils l'ont fait. A Fontenay-le-Comte, l'entreprise EMBI, spécialisée en maçonnerie, a été vendue... aux salariés ! Jeudi 31 mars, ils sont dix à être devenus propriétaires de l'entreprise de maçonnerie, crée en 1998.

A bientôt 59 ans, préovoyant de partir à la retraite courant 2023, Thierry Martineau, créateur et propriétaire d'EMBI, "voulais assurer la continuité". "Je ne voulais pas d'un financier qui ne connaisse pas l'équipe et le travail", argumente-t-il.

"C'était mieux de proposer l'idée aux salariés en premier", poursuit le gérant. En novembre 2020, après avoir monté le projet avec sa femme Laurence Martineau, les deux gérants l'ont présenté à l'ensemble de l'équipe : une SCOP, société coopérative de production. L'objectif ? Que les salariés qui le souhaitent puissent s'associer pour racheter la boîte. Pour rassurer son équipe, Thierry Martineau leur promet que "ça ne changera rien au fonctionnement de l'entreprise". 

Travailler pour soi

" Mais combien ça va coûter ? " Sébstien Arnaud et Vincent Grelot, associés salariés et codirigeant élus, ce sont posé la question. Thierry et Laurence Martineau estiment que l'apport de départ pour chaque salarié associé d'une SCOP se situe " généralement entre 2000 et 7000€ "

" L'idée à terme c'est que chaque salarié fasse partie de la SCOP ", envisage Laurence Martineau. Pour les plus anciens, comme Sébastien Arnaud en poste depuis 2013, " c'est une grande fierté d'en faire partie ". Pour lui et ses collègues, c'est une façon avant tout d'assurer la pérennité de leurs emplois. " On ne sait pas ce qu'il serait arrivé si la boîte avait été rachetée par un financier ", pointe-t-il.

" Au moins là on travaille pour soi ", apprécie Sébastien Arnaud. Le rêve du salarié actionnaire prend vie au sein d'EMBI. Une part des profits de l'entreprise arrive directement dans les poches de salariés comme un complément de leur rémunération. Une autre part se partage en dividendes auprès des salariés associés. Et une dernière partie permet de financer une réserve pour assurer le fonctionnement de la boîte.

Pas un engagement à vie 

Un système qui a tout de suite séduit Sébastien Arnaud et Vincent Grelot. " On sera des dirigeants de terrain ", assurent les deux hommes qui ont l'habitude de côtoyer les chantiers. " C'était comme une évidence ", appuie Thierry Martineau. " Dans les métiers manuels, on ne peut pas arriver de nulle part, pour diriger une équipe on est obligé d'avoir travaillé sur le terrain ", poursuit-il. 

Si plus de la moitié de l'équipe a accepté de se lancer dans la SCOP, c'est aussi parce que " le risque est partagé ", souligne Thierry Martineau, devenu cogérant.

A tout moment, le salarié associé qui le souhaite peut quitter la SCOP et récupérer son apport de départ. " C'est rassurant pour eux de se dire que ce n'est pas un engagement à vie ", admet-il.

Dans l'entreprise, certains salariés sont arrivés récemment. " On leur propsera de participer à la SCOP d'ici un an ", assure Thierry Martineau. Convaincu de la réussite et de l'importance du projet, il espère " que EMBI devienne un exemple pour les entreprises du secteur ".

05/04/2022

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