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Revue de presse

TÉMOIGNAGES. Entreprise : choisir la coopérative, qu'est-ce que ça change ?

Publié le 29/05/2021 dans revue de presse

Les organisations coopératives permettent souvent de se lancer à plusieurs dans un projet que l’on n’aurait pas forcément pu ou souhaité porter seul. Chacun est responsabilisé et prend part aux décisions. Ce statut est peu fréquent. La Bretagne compte ainsi 227 entreprises au statut de coopérative, les Pays de la Loire, 169 et la Normandie, 98 (1). Mais cette organisation est plébiscitée par ceux qui l’ont choisie. Témoignages.

« Garder l’horizontalité »
 
À Douarnenez, Camille Damien (31 ans) et ses quatre associés ont créé la Librairie de l’angle rouge, en 2020. Pour eux, le choix de la Scop (société coopérative) s’est imposé. "On a construit le projet tous ensemble, explique-t-elle. ?On voulait garder cette horizontalité. C’est une aventure collective. ?Elle ne se serait jamais lancée seule : Je n’aurais même pas eu l’idée et ça m’aurait paru trop fou. Ensemble, on a fait des petits pas jusqu’à y arriver".
 
Concrètement, l’équipe cale chaque semaine des réunions pour discuter et prendre les décisions ensemble, à l’unanimité. "Ça prend du temps, on échange beaucoup de mails. Mais croiser nos regards et nos expériences nous renforce". ?Les associés se sont réparti le travail en fonction de leurs goûts. Chacun a aussi sa spécialité littéraire : les clients apprécient cette diversité." Ce statut est aussi un choix de vie : on s’est mis d’accord pour tous travailler à temps partiel, car on a des familles et d’autres activités à côté".
 
« Nous connecter aux besoins de chacun »
 
En 2019, Isabelle Georges (48 ans) a co-fondé la Coopérative funéraire de Rennes, qui compte aujourd’hui 240 membres, trois salariés et a accompagné soixante-cinq familles dans l’organisation d’obsèques. La coopérative regroupe consommateurs, salariés, partenaires et fournisseurs. Chacun a une voix. "L’intérêt est de prendre des décisions selon plusieurs points de vue, explique Isabelle Georges. La coopérative nous permet de nous connecter aux besoins de chacun, y compris des familles. Le domaine du funéraire est encore trop opaque pour les familles qui y recourent à un moment où elles sont fragiles".
 
La coopérative funéraire de Rennes. | COOPÉRATIVE FUNÉRAIRE DE RENNES
 
L’équipe a développé des outils de partage d’informations, pour que chacun décide de manière éclairée. Certes, il a fallu dépasser les préjugés de certains clients qui associent, à tort, coopérative à bénévolat ou non-professionnalisme. "Le temps de montage du projet, long, n’est ni rémunéré, ni valorisé par une éventuelle revente de la société. Notre retour sur investissement, c’est le sens de notre travail, la satisfaction des familles qui ont pu faire un bel adieu à leur proche".
 
« Là, on est tous motivés »
 
À Quimper, Christian Salaun (54 ans) a repris, avec quatre anciens collègues, L’escalier Provost, l’entreprise de fabrication d’escaliers qui le salariait. "Être patron ? Je ne me sentais pas à la hauteur, je ne me voyais pas meneur d’hommes. Dans beaucoup d’entreprises artisanales, un patron tire la charrue et peine à faire avancer les autres. Là, on est tous motivés. Comme si la Scop était une entité à part et qu’on était tous à son service". ?Le statut de coopérative a rassuré les banques et plu aux clients.
 
Selon lui, le challenge est humain. "Chacun est obligé de prendre ses responsabilités. On ne peut plus dire : « C’est la faute du patron. » L’équipe doit être soudée. Cela passe par la discussion. On a fait des quantités de réunions, y compris avec nos conjointes, pour éclaircir tous les points".
 
Scop, Scic, quelles différences ?
 
Une Scop est une société coopérative de forme SA, SARL ou SAS dont les salariés sont les associés majoritaires. Les salariés détiennent au moins 51 % du capital social et 65 % des droits de vote. Chaque salarié associé dispose d’une voix, quels que soient son statut, son ancienneté et le montant du capital investi. Dans une Scop, le partage du profit est équitable.
 
Les Sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic) répondent à des besoins collectifs ou s’inscrivent dans une logique de développement économique territorial. Elles permettent d’associer salariés, collectivités publiques, bénévoles, entreprises, associations, usagers. La majorité des bénéfices d’une Scic sont impartageables et constituent des réserves pour l’entreprise. Les secteurs d’activité sont variés : cinéma, fabrication de masques…
 
(1) Chiffres de l’Union régionale des Scop de l’Ouest : www.les-scop-ouest.coop
 
29/05/2021