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Revue de presse

Cholet. La Comec prépare sa révolution technologique

Publié le 19/03/2021 dans revue de presse

Le spécialiste de la menuiserie et de l’agencement, basé à La Tessoualle, entame un virage historique. En effet, de lourds investissements doivent faire rentrer la Comec dans l’ère du numérique pour produire encore plus vite et plus fort.

La Tessoualle, jeudi 8 mars. La Comec se lance dans une stratégie de modernisation de la production. « Une transformation profonde » selon les dirigeants de la Scop. | FREDDY REIGNER

Publié le 18/03/2021 à 17h52
 
La formule claque, et Thierry Emeriau, le directeur général, la répète à l’envi. La Comec doit passer du statut d’artisan industriel à celui d’industriel de l’artisanat.
 
« Regardez autour de vous, demain, l’atelier ne ressemblera en rien à ce qu’il est aujourd’hui » , ajoute le dirigeant en balayant du regard les postes de production.
 
« On se donne rendez-vous dans un an et demi, et vous verrez, tout aura changé… » Voilà, la Comec, basée à La Tessoualle, va faire sa « révolution » .
 
La première étape a été franchie il y a quelques semaines avec l’arrivée d’une machine italienne, baptisée Heroes.
 
Elle est encore en phase de test, mais le responsable de la future ligne, Thierry, est déjà bluffé : « On va trois fois plus vite » , dit-il. « On a aussi moins de manipulations, car les pièces sortent parfaitement, sans éclats et sans besoin d’un petit coup de ponçage. »
 
« Nous sommes à un carrefour, il faut agir »
 
L’investissement est de taille, près de 3 millions d’euros. Et deux autres lignes complémentaires devraient suivre contre un chèque de 2,5 millions d’euros.
 
Mais pourquoi le spécialiste de la menuiserie et de l’agencement, leader sur le marché des produits coupe-feu et acoustiques, s’embarque-t-elle aujourd’hui dans cette aventure technologique qui va, selon les mots du directeur général, « bousculer la culture de l’entreprise » ? « La société et nos concurrents bougent » , explique Thierry Emeriau.
 
« Nous sommes à un carrefour, il faut agir. Sur les produits à volume, c’est-à-dire les trappes ou les façades de gaines, nous devons augmenter notre capacité de production.Car sur le marché, les prix sont bas, de plus en plus bas. La concurrence étrangère est là aussi. »
 
La Comec emploie 180 personnes sur son site historique, à La Tessoualle. | FREDDY REIGNER
 
Les outils du menuisier, c’est bien, la digitalisation aussi.
 
D’ailleurs, les dirigeants l’assurent : cette nouvelle stratégie n’a rien « d’antinomique » avec l’esprit de la société, organisée rappelons-le en Scop. En clair : sur les 180 salariés, 125 ont le statut d’associé.
 
«Nous n’avons pas vocation à être vendu auprès d’une banque ou d’un quelconque groupe » , rappelle Stéphane Bourry, le président du conseil d’administration.
 
« Si on fait tout ça, c’est pour pérenniser l’activité et la transmettre dans de bonnes conditions aux futurs associés. » De futurs salariés qu’il est parfois difficile de recruter.
 
Car audelà de cette année Covid, difficile sur le plan comptable, mais finalement bien amortie – « on a enregistré une baisse de 10 % de notre chiffre d’affaires, ça aurait pu être pire » - l’entreprise de La Tessoualle embauche, profitant d’un marché de la construction qui ne s’est jamais vraiment arrêté malgré l’épidémie.
 
Des portes au musée Picasso
 
L’année dernière, une dizaine de nouveaux salariés ont été recrutés et cette année, c’est reparti sur les mêmes bases. « Le recrutement n’est pas simple, car les postes demandent de la technicité » , dit Thierry Emeriau. « On travaille des produits de plus en plus normés que peu savent faire » .
 
« Ce sera encore plus le cas demain avec les nouvelles lignes » . « Mais cela séduit aussi le personnel et les candidats, on en est sûr. Et puis, il y a la formation, on y est très impliqué. On a aujourd’hui treize alternants. » Ce n’est pas rien. Maxime, 15 ans, défenseur central à l’En Avant La Tessoualle le week-end, est de ceux-là. Il partage son temps entre le centre Eurespace et la Comec. Il voulait être là, et pas ailleurs. « Quand je voyais les meubles qu’ils faisaient, je me demandais comment ils arrivaient à les faire. Ce ne sont pas des produits comme les autres. »
 
Car à côté des produits à volume, qui représentent 70 % de la production et la grande majorité du chiffre d’affaires, il y a aussi les deux autres piliers de l’entreprise : l’agencement et le sur-mesure. Des bloc-portes de luxe, par exemple, pour les palaces et les établissements de prestige, à l’image du contrat décroché avec le musée Picasso, à Paris. « On fait là où nos concurrents s’arrêtent. On a l’ambition de faire bouger la Comec, et on va y arriver.
 
Les produits à volume et le sur-mesure peuvent être menés de front. » Le plan de route est tracé. Avec un objectif à court terme : rechercher de nouveau la croissance en 2021 et faire grimper le chiffre d’affaires de 25 à 27 millions d’euros.
 
La présidente de Région, Christelle Morançais, a visité l’atelier de production de la Comec en compagnie du maire Gilles Bourdouleix et de son adjointe et vice-présidente de la Région, Isabelle Leroy. | CO – ETIENNE LIZAMBARD
 
A SAVOIR
 
Avec la visite de Christelle Morançais
 
Les dirigeants de la Comec ont reçu, jeudi, la visite de la présidente du conseil régional, Christelle Morançais, accompagnée sur le terrain par le maire Gilles Bourdouleix et son adjointe à la ville et vice-présidente à la Région, Isabelle Leroy. Une sortie qui s’inscrit, bien sûr, dans la campagne des élections régionales, mais pas seulement.
 
En effet, l’entreprise de La Tessoualle a reçu un premier prêt de la Région en 2019, à hauteur de 40 000 €, et un deuxième est attendu, dans le cadre de l’Appel à manifestation d’intérêt (AMI) Industrie du futur. La Comec espère également un financement de l’État via l’opération France relance.
 
A noter que Christelle Morançais visitait, après la Comec, la nouvelle maison médicale à la Tour Emeraude, et une exploitation agricole, la
Batardière, à La Séguinière.
 
19/03/2021