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L’industrialisation, un changement d’échelle à bien négocier
Publié le 25/10/2024 dans Actualité réseau
L’entreprise CEB (charpente et bardage) parie sur la construction mixte bois-béton. L'OPPBTP l'accompagne dans sa croissance spectaculaire.
En ce jour de juin, une poignée d’experts planchent dans les bureaux de l’entreprise CEB sur l’optimisation du nouvel atelier, à commencer par la gestion des flux de matériels et matériaux. Un an après l'installation dans les lieux, il est question d’organisation, d’ergonomie, mais aussi de management de la sécurité. Cette réunion animée par Yannick Ecobichon, le dirigeant de CEB, s’inscrit dans le cadre du développement fulgurant de la société localisée à La Mézière, près de Rennes (Ille-et-Vilaine). Avec l’appui du groupe CCE (Constructions de la Côte d’Émeraude) dont elle est filiale, l’entreprise spécialisée dans la construction de charpente, bardage et ossature bois a pris le tournant de la construction mixte bois-béton. Bureaux, logements collectifs, maisons individuelles d’architectes ou de promoteurs, écoles, mairies… en neuf ou en rénovation, les commandes privées et publiques affluent. De 5 millions d'euros en 2022, le chiffre d’affaires a progressé à 6,9 millions d'euros en 2023, le prévisionnel pour 2024 est de 8,9 millions. Dans le même temps, l’effectif est passé d’une quinzaine de salariés à près de cinquante, dont une trentaine est dédiée aux chantiers. Les autres collaborateurs officient au bureau d’études (de prix et structure), en méthode, en direction de travaux, en ordonnancement et logistique, à l’atelier et à la direction de l’entreprise.
La conduite du changement
Mais faut-il encore parler d’atelier ou bien d’usine ? Atelier à caractère industriel semble le plus approprié. « La création de cet outil va de pair avec l’industrialisation du process de production, confirme Yannick Ecobichon. L’ambition du groupe CEB est d’associer la maîtrise des métiers de la charpente avec ceux du béton pour aller vers l’écoconstruction. » Alexandra Beraud est arrivée chez CEB en 2022 pour une mission à durée déterminée de responsable de l’amélioration continue : « J’interviens de façon transverse dans la conduite du changement. Nos enjeux de l’année sont la structuration des postes, la gestion des flux d’informations et de matières et la communication interservices. » Après une phase de diagnostic, cette spécialiste du déploiement des organisations et du Lean management a entrepris de « restructurer humainement l’entreprise » en impliquant les salariés et en créant des postes clés. « Avant, le responsable d’atelier gérait tout. Aujourd’hui, il existe des fonctions support, un responsable de production, un responsable des méthodes en lien avec les travaux et un responsable de la logistique. » Son plan d’action prévoit l’application de trois chartes portant sur le management de la sécurité (2024), l’optimisation de la qualité (2025) et l’environnement (2026).
Mieux quantifier les besoins
Sur la voie à sens unique qui ceinture l’atelier, les camions se succèdent pour livrer les pièces de bois. « Les approvisionnements sont démultipliés et variables d’une semaine sur l’autre, confie Ludovic, le chef d’atelier. Nous avons actuellement plus de stock que nécessaire. » L’équipe de production collabore activement avec le bureau d’études pour mieux quantifier les besoins et cadencer les livraisons. À l’intérieur du bâtiment, conçu et construit par ses soins, l’entreprise a suivi les recommandations de la Carsat et de l’OPPBTP en matière d’isolation acoustique (et thermique) et d’aspiration des poussières à la source. Une machine de découpe à commande numérique alimente deux pôles de fabrication. Le montage du bardage (percement, pose de l’isolation, montage des portes et fenêtres) fait appel à des matériels de pointe (tables de transfert, pont roulant, palonniers à ventouse, fosse à bardage). « L’objectif est de monter le plus d’éléments possibles à l’atelier pour préserver la sécurité sur le chantier », commente Ludovic. Le pré-assemblage des charpentes traditionnelles, en revanche, se fait manuellement. « Nous sommes en début d’industrialisation, notre capacité de production dépend des îlots faisant appel au travail manuel », explique Yannick Ecobichon, qui cherche encore le moyen d’assembler les fermes de bois, non plus au sol, mais à hauteur d’homme. Comme sur le chantier, où CEB s‘emploie à anticiper ses modes opératoires*, le potentiel d’amélioration de l’atelier est considérable. Tant du point de vue de l’efficacité que de la sécurité. « CEB est une entreprise jeune dans ses organisations, disposant d’une grande marge de progrès, estime Alexandra Beraud. Après l’acquisition d’un outil de travail dimensionné, la priorité est d’organiser les flux et de bien accompagner chaque collaborateur à chaque poste. »
*Lire l’article « Chantier du mois » dans PréventionBTP n° 279 (décembre 2023), page 15.
25/10/2024
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